Expositions des oeuvres de Magali Bergader et Emmanuelle Garnot

Exposition de sculpture et de dessin
Du 26 mars au 20 avril 2025
Par la Maison Pour Tous
Aux horaires d'ouverture


Magali BERGARDER

« Le fil est une ligne, un lien, un mouvement, une temporalité, une trame en devenir…»


Pour chaque pièce, Magali Berdaguer  privilégie la perception du mouvement, du vivant,  de l’organique. Elle joue avec la légèreté du fil de fer et accède au dessin mural et spatial. En déroulant petit à petit cette ligne de matière, elle l’entrelace pour faire peau, texture, corps dont elle pressent la posture mais ignore la démarcation finale offerte à l’inachevé. C’est la pièce elle-même qui la guide jusqu’à cet endroit où « elle se tient » et laisse place à l’imagination du futur regardeur.

 « Qu’il y a-t-il de commun entre marcher, tisser, observer, chanter, raconter une histoire, dessiner et écrire ? La réponse est que toutes ces actions suivent différents types de lignes…Qu’elle prenne la forme d’un fil ou d’une trace écrite, la ligne reste perçue comme un mouvement et un développement. »
Tim Ingold, Anthropologue, « Une brève histoire des lignes »

Emmanuelle GARNOT : 

D’abord, il y a des paysages dits de « nature », toujours dessinés in situ, en contexte, à l’« épreuve » du dehors, directement aux crayons de couleurs et sans retouches.
Ces derniers sont le fruit d’une rencontre immersive avec le vivant - dans un face à face, une symétrie, une imprégnation, comparable à celle du portrait -, et racontent par la couleur une certaine vision de cette nature.
Les éléments architecturaux y sont rares voire absents, au profit d’éléments plus organiques.

Et puis, je regarde mes enfants grandir et se mouvoir. Je m’arrête sur des instantanés de vie, comme des marqueurs d’enfance. Le corps est sans entrave ; leurs mouvements sont fluides et bien plus mesurés, pondérés, que l’image que l’on s’en fait.
Je suis frappée par la beauté de ces poses prises par les corporéités d’enfants, emprunts de liberté. Je m’attache à restituer ces postures par le biais d’une ligne claire. Je dessine à une échelle petite, avec des personnages en pied, 
ce qui ne me permet pas de détailler les expressions fines des visages par exemple, et c’est bien la posture générale du corps, perçu comme une entité, qui nous donne ici l’attitude, l’intention, l’émotion.

Par le truchement de la sérigraphie, et comme on pourrait le faire en collage, je viens réintroduire ces enfants dans mes paysages. Il s’agit ici de recréer - sur le papier - l’Expérience de Nature, pour nos enfants qui grandissent comme hors-sol.
Pour nous permettre, collectivement, de défendre ce que l’on connaît, ce que l’on éprouve, les voilà plongés dans le naturel, le vivant.

Pour cette mise en scène au service de la posture retranscrite, j’appose à mes paysages des formes géométriques souvent quadrangulaires, esquissant un espace, une hauteur de vue, une distance,
un rapport à la perspective dans laquelle s'inscrivent les personnages.
Je fais ainsi cohabiter la ligne avec l’aplat, l’humain avec l’espace et les autres formes de nature - entre éléments figuratifs et conceptuels -, le gris graphite du dessin originel
avec les couleurs vives des crayons et des zones de couleurs à opacité variable.

Se dégage un nécessaire apaisement - suspendu, que je viens partager ici.
Emmanuelle
 

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